segunda-feira, 21 de fevereiro de 2011

M. Scott Peck - O caminho menos percorrido (francês)

Morgan Scott Peck - The Road Less Travelled (título original). O caminho menos percorrido (título da trad. em português). Le chemin le moins fréquenté (título da trad. em francês)


La croyance en Dieu : une forme de pensée infantile – Scott Peck

« Lorsque nous les scientifiques regardons, depuis la supériorité de notre scepticisme, le phénomène de la croyance en Dieu, il ne nous impressionne pas. Nous voyons le dogmatisme et ce qui en découle : les guerres, l’Inquisition et les persécutions. Nous voyons l’hypocrisie de gens qui prônent la fraternité et tuent leur prochain au nom de leur foi, s’emplissent les poches au détriment des autres, agissent avec brutalité et cruauté. Nous voyons la multiplication anarchique des rituels et des images, sans consensus : tel dieu est une femme à six bras ; tel autre est un homme assis sur un trône ; tel autre est un éléphant ; tel autre encore, l’essence du néant ; nous voyons des panthéons, des dieux pour chaque famille, des trinités, des unités… Nous voyons l’ignorance, la superstition, la rigidité. Le bilan n’est pas fameux. Il est tentant de penser que l’humanité serait en meilleure posture sans sa croyance en Dieu, que Dieu n’est pas seulement un cadeau promis qui n’arrive jamais mais, s’il arrive, un cadeau empoisonné. Il serait même raisonnable de conclure que Dieu n’est qu’une illusion destructrice de l’esprit humain, et que la croyance en Dieu constitue une forme très répandue de psychopathologie qu’il faut absolument guérir. Alors on peut se poser la question suivante : la croyance en Dieu est-elle une maladie ? Est-ce la manifestation d’un transfert, une idée de nos parents provenant du microcosme et incorrectement transférée dans le macrocosme ? Ou, autrement dit, une telle croyance, est-elle une forme de pensée infantile ou primitive dont nous devons nous débarrasser en cherchant de plus hauts niveaux de conscience et de maturité ? »

Scott Peck, Le chemin le moins fréquenté

Cette longue citation donne le ton du discours religieux du Nouvel Age, dont le célèbre psychiatre américain Scott Peck est un des principaux porte-paroles. Nous avons bien compris qu’il ne s’agit pas de devenir ni a-religieux ni a-thée : mais de passer de la croyance « traditionnelle » en un Dieu transcendant, à celle d’un divin immanent qui s’identifierait ultimement aux profondeurs de notre propre intériorité psychique. Mais pour en arriver là, il faut au préalable opérer la déconstruction de la religion. Pour ce faire, notre auteur suit une stratégie « classique » de dénigrement, qui se déploie en trois étapes.

Il commence par traîner la religion devant le tribunal de l’histoire. Toutes les horreurs – « guerres, l’Inquisition et les persécutions » - ne sont-elles pas dues au fanatisme religieux ? (La référence incontournable à l’Inquisition précise si besoin est, quelle religion est visée en premier.) Aucune allusion à l’action pacificatrice des saints ni à leurs œuvres de charité qui ont marqué durablement notre culture : la religion est réduite à ses exactions, c’est-à-dire à ses parodies mensongères, fruits de la trahison de l’homme et non de la grâce divine. Ce discours caricatural est hélas passé dans les axiomes - c’est-à-dire les propositions que l’on ne remet plus en question - du nouveau paradigme, comme en témoigne entre autres, le succès du Da Vinci Code.

Suit la dénonciation de l’hypocrisie, de la cupidité, et de la violence des hommes religieux. L’argument est d’autant plus fragile, qu’il est évident que ces comportements ne sont pas l’apanage des croyants, loin s’en faut. Ils ne découlent donc pas de l’orientation religieuse de leur vie, mais tout au contraire du « vieil homme », c’est-à-dire de la part non convertie de leur humanité. Ils ne sont pas une conséquence de la religion, mais du péché qui nous oppose à Dieu et aux autres au lieu de nous y « relier ».

La thèse suivante est particulièrement pauvre et à vrai dire surprenante sous la plume d’un auteur aussi cultivé - ou du moins sensé l’être. Comment pouvez-vous, Mr Scott Peck, faire fi de toute la pensée symbolique, et identifier les croyances à leurs représentations extérieures ? Soit vous avouez votre complète ignorance en la matière – auquel cas il vaudrait mieux ne pas aborder le sujet – soit vous profitez de votre autorité intellectuelle pour diffuser délibérément une vision réductrice, bien plus : un véritable pastiche de la pensée religieuse, dans l’intention de la discréditer aux yeux de vos lecteurs. « L’ignorance » que vous dénoncez, ne fleurit pas là où vous prétendez la dévoiler, et c’est en mettant comme vous le faites le mensonge au service d’aprioris réducteurs, que l’on construit les « dogmatismes » les plus « rigides ».

Au terme de cette caricature de procès, je comprends que « le bilan ne soit pas fameux ». En fait, vous avouez vos prémisses dans ce que vous faites apparaitre comme une conclusion : « L’humanité serait en meilleure posture sans sa croyance en un Dieu qui n’est pas seulement un cadeau promis qui n’arrive jamais mais, s’il arrive, un cadeau empoisonné ». Telle est sans doute l’image de Dieu à laquelle votre histoire personnelle vous a conduite ; mais une étude tant soit peu approfondie de la question aurait dû vous faire découvrir que la relation établie par la majorité des hommes avec l’Etre divin qu’ils invoquent, ne se réduit pas à cette caricature. Il est effectivement « raisonnable de conclure » que le dieu que vous décrivez « n’est qu’une illusion destructrice de l’esprit humain, et que la croyance » en cette idole « constitue une forme très répandue de psychopathologie qu’il faut absolument guérir ». Mais cette critique, et le travail de purification qui en découle, n’effleurent même pas la foi authentique ; car celle-ci est essentiellement une relation d’amour, une communion libératrice, avec le Dieu vivant et vrai, qui se révèle en Jésus-Christ, et se donne à connaître dans l’Esprit.

Nous arrivons ainsi à la question - ou plutôt à la conclusion sous forme interrogative - à laquelle vous vouliez aboutir : « On peut se poser la question suivante : la croyance en Dieu est-elle une maladie ? Est-ce la manifestation d’un transfert, une idée de nos parents provenant du microcosme et incorrectement transférée dans le macrocosme ? Ou, autrement dit, une telle croyance, est-elle une forme de pensée infantile ou primitive dont nous devons nous débarrasser en cherchant de plus hauts niveaux de conscience et de maturité ? »

Sans hésitation je réponds : assurément, la relation à Dieu que vous décrivez relève de la pathologie et doit faire l’objet de soins appropriés. Mais comment pouvez-vous réduire tout le phénomène religieux à une telle pathologie collective ? Comme votre prédécesseur Freud, vous jetez allègrement l’enfant avec l’eau du bain et identifiez pur et simplement la religion à ses déviances pathologiques. Qu’il y ait des formes de religiosité qui relèvent de la névrose obsessionnelle, c’est hélas évident ; tout comme il est évident qu’un certain nombre de croyants sont restés à l’étape infantile de leur relation à Dieu. Mais affirmer comme vous le faites que toutes les croyances religieuses ne sont que des pathologies ou des stagnations dans l’évolution spirituelle de l’individu, est tout simplement malhonnête.

En fait ce soi-disant « raisonnement » n’est qu’une captatio benevolentia ayant pour but de conduire le lecteur à renoncer à ses croyances pour s’engager dans la quête de « niveaux de conscience » supérieurs. Nous retrouvons le thème central du Nouvel Age : le chemin de la vraie religion consisterait pour chacun à découvrir sa propre divinité immanente en expérimentant les états modifiés de sa conscience, auxquels des techniques appropriées peuvent lui donner accès.

Scott Peck est séduisant ; son discours se veut profondément humain, spirituel même : ne va-t-il pas jusqu’à affirmer que « Dieu a toujours été avec nous et le sera toujours » ? Mais il ajoute : « La jonction entre Dieu et l’homme est en partie la jonction entre le conscient et l’inconscient. Pour être plus direct, notre inconscient est Dieu. Dieu qui est en nous. Nous avons toujours fait partie de Dieu. De mon point de vue, l’inconscient collectif est Dieu, le conscient est l’homme en tant qu’individu, et l’inconscient personnel est la jonction entre les deux. »

Inutile de préciser que la croyance en un divin impersonnel, qui s’identifie à l’énergie psychique collective d’où émaneraient nos consciences individuelles, est franchement incompatible avec la foi chrétienne. Vu l’importance de cette thèse qui est au cœur de la psychologie transpersonnelle, nous poursuivrons dans un autre article l’analyse de la précédente citation. Mais nous constatons dès à présent que la déconstruction de la religion « traditionnelle » n’a d’autre but que de lui substituer une religion de remplacement exaltant la divinité de l’inconscient collectif.

Père Joseph-Marie Verlinde

(http://www.final-age.net/La-croyance-en-Dieu-une-forme-de.html?artsuite=0) + (http://www.final-age.net/La-croyance-en-Dieu-une-forme-de.html?artsuite=1)


domingo, 20 de fevereiro de 2011

Psicologia transpessoal (francês)


18 de janeiro de 2005
Psicologia transpessoal
Pierre Weil, Doutor em psicologia, Prof. de psicologia transpessoal na Universidade de Belo-Horizonte no Brasil, e cofundador da International Transpersonal Association, definiu a psicologia transpersoal a través do seu objeto: 

«La psychologie transpersonnelle s’occupe de l’étude d’un état de conscience où se dissout complètement cette frontière apparente entre le moi et le monde extérieur ; où disparaît ce qu’on appelle la personne, et surgit un vécu qui se situe bien au-delà de celle-ci ; d’où le nom de “transpersonnel” 
[«A psicologia transpessoal ocupa-se do estudo de um estado de consciência onde se dissolve completamente a fronteira aparente entre o eu e o mundo exterior; onde desaparece o que se apelida de pessoa, e surge um vivido que se situa bem para lá desta; daí o nome de "transpessoal"»]

A definição reenvia para a experiência particular que é designada nas tradições orientais pelos termos «samadhi», «nirvana», «mokha», «satori»; o ocidente fala antes de «iluminação» ou de «consciência cósmica». Trata-se do estado que se experimenta ao cabo de uma démarche regressiva qui parvient, grâce aux techniques appropriées, à remonter en amont de l’émergence de la conscience personnelle, retrouvant ainsi ce que Freud appelait l’« expérience océanique ». Ce terme suggère bien la dissolution de l’individualité, qui se perd dans le Tout comme la goutte d’eau dans l’océan.
Les observations cliniques ont pu objectiver ces états modifiés de conscience en termes de variations du rythme cardiaque et respiratoire, de diminution du réflexe électrocutané, et de déplacement des ondes électroencéphalographiques vers les rythmes plus lents (ondes alpha, thêta, voire delta). Ces états peuvent être induits par des techniques agissant au niveau psychosomatique, mais aussi par l’absorption de substances psychoactives. Ils résultent de modifications neurophysiologiques entraînant une forte répercussion psychologique, caractérisée par
- a perda de repères espácio-temporais;
- a dissolução da fronteira entre sujeito e objeto;
- a identificação com o Todo (= com o conjunto do manifestado e do não manifestado);
- a perda da individualidade.
Les deux derniers points résultant logiquement de la régression en amont de la distinction sujet/objet.
Il n’est pas question de mettre en doute le fait que notre système nerveux soit capable de nous faire expérimenter de tels états ; la question qui se pose est plutôt de savoir s’il s’agit là d’un état plus évolué de la conscience humaine – comme le suggèrent les tenants de cette nouvelle branche de la psychologie – ou au contraire d’un état régressif et donc d’une certaine manière pathologique. Notons seulement que des conditions physiologiques analogues ont été observées chez des fœtus de huit mois, c’est-à-dire dans la vie intra-utérine, ainsi que dans des états terminaux proches de la mort.
Père Joseph-Marie Verlinde

Outros temas relacionados:

quinta-feira, 17 de fevereiro de 2011

Ensinamentos sobre a Libertação (francês)

Vídeos (em francês):
Fr. Paul-Marie de Mauroy f.j.
Ensinamento do padre Paul-Marie sobre a libertação
O padre Fr. Paul-Marie exorcista da Igreja católica expõe porque é que o falhanço da oração de libertação ou do exorcismo não é uma fatalidade. Comment comprendre qu'une personne qui mène une vie honnête ou même qui est croyante et pratiquante puisse être agressée par le démon? Il existe des solutions simples demeurant pleinement dans le cadre de la prière chrétienne.
(http://www.youtube.com/watch?v=RlDAroW3hts&feature=related)

Io obstáculo: uma hereditariedade pesada.
Primeiro obstáculo à oração de exorcismo e de libertação: a hereditariedade
Beaucoup de personnes souffrent d'agressions du démon sans que les exorcistes arrivent à les délivrer. Certaines sont victimes d'une hérédité qui fait obstacle à la délivrance. Pourquoi et surtout comment s'en sortir?
(http://www.youtube.com/watch?v=R5KsWIYTJA0&NR=1)

Quels sont les symptômes qui permettent de repérer qu'une personne a une hérédité lourde?
:
La question est délicate et s'appuie sur de nombreuses expériences. Ce qui a été entrepris pour la délivrance d'une mauvaise hérédité sur la base de ces symptômes est concluant. Il peut y avoir d'autres symptôme de l'hérédité chargée mais ceux-là sont souvent présents.
(http://www.youtube.com/watch?v=MUakQp3BwS4&NR=1)
Comment alléger le poids d'une hérédité mauvaise?
Une hérédité mauvaise n'est pas une fatalité. Dieu Créateur de la nature humaine peut intervenir et libérer d'une hérédité mauvaise. Si Jésus a voulu être baptisé alors qu'il n'en avait pas besoin, n'était-ce pas pour signifier que lui seul pouvait libérer l'homme d'un péché de nature?
(http://www.youtube.com/watch?v=rz8xtemzvZs&feature=mfu_in_order&list=UL)

IIo obstáculo: as feridas de infância.
Outra porta aberta: as feridas de infância.
Pourquoi les blessures de l'enfance sont-elles des portes ouvertes au démon? Toute blessure d'enfance est un manque d'amour. Par le fait même, le regard de l'adulte blessé dans son enfance sur le mystère de Dieu est faussé. L'adulte blessé dans son enfance peut savoir que Dieu est Amour mais il n'en vit pas. Ceci engendre une relation à Dieu difficile ainsi qu'à l'égard du prochain.
(http://www.youtube.com/watch?v=tef5-tHG1Jg&feature=autoplay&list=ULBnkYt5pphoU&index=8&playnext=1)

Comment discerner qu'une personne a des blessures d'enfance qui n'ont pas été guéries?
La question est délicate car les symptômes des blessures d'enfance ne sont pas scientifiques mais le fruit d'un longue expérience sur de nombreux cas qui ont été validés par la guérison obtenue en se fiant à ce discernement.
(http://www.youtube.com/watch?v=GwfXJ5pkYh8&feature=autoplay&list=ULBnkYt5pphoU&index=9&playnext=2)

La guérison des blessures de l'enfance
Comment guérir des blessures de l'enfance? Par une prière de guérison intérieure qui consiste principalement à faire découvrir un nouveau visage de Dieu et dans cette lumière à visiter les blessures de l'enfance. Pour cela il sera bon de pointer tous les lieux où dans l'économie divine, l'Amour de Dieu s'est manifesté pour l'homme de façon surabondante.
(http://www.youtube.com/watch?v=KWQWOyXKnRQ&feature=autoplay&list=ULBnkYt5pphoU&index=10&playnext=3)

IIIo obstáculo
O que é a mediunidade
A hipersensibilidade ou mediunidade é um desenvolvimento da natureza humana anormal mas que dá poderes ocultos naturais. Sendo este desenvolvimento contrário à própria natureza humana, ele não é bom assim como o não são os poderes que lhe estão ligados.
(http://www.youtube.com/watch?v=64k17taxw7c).
Porque é que ela é uma porta aberta:
A hipersensibilidade ou mediunidade  impede o desenvolvimento normal da inteligência, o que é contrário à intenção de Deus que nos criou para que a pessoa humana se desenvolva segundo o espírito, a inteligência e a vontade.
(http://www.youtube.com/watch?v=3eZ3oThaUns&feature=mfu_in_order&list=UL).
Os sintomas da mediunidade:
Les conséquences inévitables de la médiumnité permettent de saisir les symptômes de la médiumnité. Il n'est pas nécessaire que tous les symptômes rapportés dans la vidéo soient présents mais seulement quelques uns.
(http://www.youtube.com/watch?v=YKmQItstv5E&feature=related).

Perder a mediunidade
Il est facile de comprendre que pour perdre la médiumnité, il suffit de rétablir l'ordre vital de la nature humaine. C'est pourquoi, revitaliser l'intelligence est primordial. Il existe une méthode qui aide à cela: la méthode Vittoz. S'il s'agit d'une médiumnité affective, il suffit d'enrayer l'émotivité excessive en relativisant la source d'émotion. La méthode Thomatis aidera beaucoup à cela.
(http://www.youtube.com/watch?v=yFTleQPUWEs&feature=mfu_in_order&list=UL).

7 lugares particulares

Développer son intelligence se fait surtout en la laissant vivre. Des lieux si ordinaires de la vie quotidienne plongent l'être humain dans l'imagination au point qu'il en perd sa présence au réel. Ainsi il redéveloppe sa médiumnité.
(http://www.youtube.com/watch?v=v1Ix19zt_SA&feature=mfu_in_order&list=UL)

Hipersensibilidade ou mediunidade (francês)

LA MÉDIUMNITÉ/

A MEDIUNIDADE

INTRODUÇÃO
1 - OS SINTOMAS DA MEDIUNIDADE
2 - QUE É A MEDIUNIDADE?
3 - QUAL A ORIGEM DA MEDIUNIDADE?
4 - QUAIS OS EFEITOS DA MEDIUNIDADE?
5 - QUE DISCERNIMENTO FAZER EM RELAÇÃO À MEDIUNIDADE?
6 - COMO AJUDAR UM MÉDIUM?
CONCLUSÃO

INTRODUCTION

J'ai été obligé de me pencher sur le problème de la médiumnité à cause du ministère de l'exorcisme. Au tout début de ce ministère, il y a maintenant onze ans, j'ai remarqué qu'il y avait des personnes que je n'arrivais pas à libérer malgré les prières répétées de libération, de guérison intérieure, de guérison de l'arbre généalogique, etc... Après avoir pris conseil auprès de certaines personnes expérimentées, je n'étais pas plus avancé. Ma question était: comment est-il possible qu'on ne puisse pas libérer certaines personnes du mal?
J'ai donc parlé longuement avec certaines de ces personnes qui venaient me consulter pour découvrir au bout du compte qu'elles avaient en commun d'être médiums. Je suis donc allé voir mon évêque pour lui faire part de ma découverte et lui demander l'autorisation de pratiquer une prière demandant au Seigneur de libérer ces personnes de leur médiumnité. Ayant eu l'accord de mon évêque, j'ai procédé à cette prière sur le premier qui se présentait à moi comme médium. J'ai été bouleversé de constater le résultat, la personne avait perdu sa médiumnité! Malheureusement, j'eus beau renouveler l'expérience, cela ne marchait plus!
Le Seigneur voulait me faire comprendre, sans doute, que le problème empêchant la libération était bien la médiumnité mais que le moyen de libérer les personnes « médiums » n'était pas la prière. À partir des symptômes communs à tous les médiums, j'ai donc cherché ce que cela pouvait être au plan philosophique, puisque des non-chrétiens pouvaient être médiums.

1 - LES SYMPTÔMES DE LA MÉDIUMNITÉ.

Le symptôme le plus marquant est l'hypersensibilité. Un médium ressent tout: les personnes, les lieux, les objets, etc... Ce ressenti est physique, il n'est pas de l'ordre de l'intuition ou du discernement de l'intelligence. Ce ressenti se traduit différemment selon la qualité de ce qui est ressenti. Si la chose ressentie est bonne, le médium ressent un bien être physique. Il a l'impression de se recharger. Inversement, si la chose ressentie est mauvaise, le médium ressent une angoisse ou une grosse fatigue subite: il a l'impression d'être vampirisé de ses énergies.
Cette hypersensibilité se traduit naturellement par une vulnérabilité particulière à l'égard des cinq sens, de l'un d'entre eux ou de plusieurs d'entre eux. Par exemple, un médium sera très sensible au bruit. Un bruit fort résonne dans sa tête au point d'être insupportable.
Le médium a une fatigue permanente légère, il se sent toujours fatigué. Il recherche la solitude car la vie commune lui est souvent difficile pour ne pas dire impossible. Ainsi les lieux de grande affluence comme les gares, les aéroports, les magasins bondés, sont pénibles pour lui: il a l'impression de se vider de ses énergies.
Un médium aime beaucoup deux lieux en particulier: la nature et les églises, surtout quand elles sont vides. Dans ces lieux, il dit se recharger, se refaire une santé.
Un médium attire à lui ordinairement tous les gens à problèmes, tous ceux qui ne vont pas bien. Ces malheureux lui racontent leur vie, leurs déboires, et au bout d'un certain temps de ce récit, le médium commence à ressentir les souffrances de l'autre et à les capter. Il y a alors comme un échange qui s'opère où le médium prend le mal de l'autre sur lui, en même temps qu'il perd ses énergies, tandis que son interlocuteur se sent de mieux en mieux: il a comme vampirisé les énergies du médium.
Un médium prend ses décisions en fonction de ce qu'il ressent. Quand il a une décision à prendre, un choix à faire, il se fie à ce qu'il ressent et opte pour ce qu'il ressent le mieux dans ce qu'il a à choisir.
Le médium n'a ordinairement pas un sommeil profond, il peut avoir des problèmes d'agression démoniaque la nuit, et s'il n'en a pas, son sommeil ne lui semble pas réparateur: le matin, il se réveille plus fatigué que la veille au moment de se coucher.
Un médium sait qu'il n'a pas de défenses, il se sent comme une éponge, absorbant tout ce qui traîne. En particulier, face au démon ou aux énergies mauvaises, comme il dira, il se sent complètement démuni. Quant une énergie mauvaise est sur lui, il n'arrive pas à s'en débarrasser.
Qu'est-ce que la médiumnité? Est-elle bonne? Comment se protéger des inconvénients qu'elle engendre?

2 - QU'EST-CE QUE LA MÉDIUMNITÉ?

Personnellement, j'ai réfléchi à ce problème à partir de la philosophie du vivant puisqu'il s'agissait d'une hypersensibilité. Je ne suis pas spécialiste de cette discipline, mais ma pauvre connaissance en ce domaine m'a beaucoup éclairé. Un regard de Sagesse à partir du Créateur permet de mieux mettre en lumière la finalité et de situer la médiumnité plus nettement par rapport à cette finalité pour pouvoir utiliser le discernement théologique que nous avons préconisé.
Le vivant humain est complexe. Il se caractérise par une certaine autonomie de vie. Il dépend d'un milieu vital, mais sa vie lui appartient au sens où il opère des opérations vitales de lui-même. Tout ce que je dis là demanderait un développement plus important, ce sont des conclusions de la philosophie du vivant qui présupposent toutes une analyse que nous n'avons pas le temps de faire ici.
Cette vitalité, dont le vivant a la source en lui, est limitée. Le sport nous montre fameusement les limites de cette vitalité. Le vivant humain utilise cette vitalité comme il le veut, mais il est déterminé dans la nature de ses opérations vitales. On peut regrouper ces opérations vitales en trois degrés de vie à partir de l'expérience que nous faisons des autres vivants. Comme les plantes, l'homme se nourrit et respire. Comme les animaux, il sent, sa vie est sensible. Enfin, ce qui lui est propre est le degré de vie spirituelle, l'esprit. Faisons attention que la vie spirituelle dont je parle ici, est la vie de l'esprit au plan naturel et non pas au plan surnaturel. Il s'agit de la vie de l'intelligence et de la volonté qui sont les principales facultés de l'âme spirituelle.
La vitalité limitée de l'homme se répartit donc dans ces trois degrés de vie. Le développement de la vitalité de l'homme à partir des opérations vitales fait partie de la croissance de la nature humaine dont nous parlions dans la dernière conférence. Pour que la nature humaine, du point de vue de la vie, se développe en personne, il faut que la vitalité se déploie dans le vivant selon un ordre de finalité, ce qui suppose que l'homme lui-même est finalisé (Cette finalité regarde en l'être personnel de l'homme ne peut être découverte qu'en métaphysique. Ainsi la métaphysique donne à la philosophie du vivant sa finalité). Tout doit donc être ordonné à la vie de l'esprit. Une anomalie peut se produire, ce qui est le cas du médium, où tout le capital de vie est comme cristallisé autour du degré de vie sensible, et ceci se fait en dehors de la volonté immédiate du médium.
On comprend alors que le médium a un senti ou un ressenti très développé, plus que d'ordinaire et peut avoir des perceptions plus que les autres, non-médiums n'auront pas. Plus qu'un aveugle qui a développé son ouïe et son toucher, le médium a une hypersensibilité. On peut donc dire en fin de compte que la médiumnité, en tant que développement de la vie sensible au détriment des autres degrés de vie, est une anomalie chez le vivant par rapport à sa finalité (Cette anomalie ne peut être mise en lumière que par une métaphysique de la personne où l'on découvre que la personne humaine est faite pour contempler Dieu).
Notons enfin que la médiumnité est un état stable de la vitalité du vivant. On peut dire qu'elle est analogue à un habitus. L'habitus est une disposition stable.

3 - QUELLE EST L'ORIGINE DE LA MÉDIUMNITÉ?

Puisque la médiumnité appartient à la vie sensible, on serait tenté de dire qu'elle est héréditaire comme le sont les dispositions de la vie sensible. En réalité, ce sont bien ces dispositions qui sont héréditaires, c'est-à-dire une inclination à produire des actes de vie sensible. Un enfant dont l'esprit n'est pas encore éveillé va produire des actes de vie sensible, et en raison de ces dispositions médiumniques reçues par hérédité, il deviendra tout de suite médium. Ainsi, nous rencontrons des personnes qui sont médiums depuis leur petite enfance parce qu'ils ont un père ou une mère médiums.
Lorsque la médiumnité est héréditaire, le médium a beaucoup de mal à reconnaître que son état n'est pas normal, car comme l'aveugle de naissance, il a toujours connu ces ressentis, il pense que tout le monde est comme lui. Quelle découverte lorsqu'un médium de naissance découvre qu'il n'est pas comme les autres!
La médiumnité étant analogue à un habitus, elle peut s'acquérir comme on acquiert un habitus. C'est du reste ainsi qu'on découvre que la médiumnité est un habitus, car elle s'acquiert. Il suffit de faire certains exercices de la sensibilité pour développer celle-ci au-delà de ce qu'elle requiert ordinairement pour coopérer à la connaissance de l'intelligence. Ainsi un aveugle développe son ouïe et son toucher, parce que ne voyant pas, il s'efforce d'entendre des bruits et de sentir avec ses mains pour pouvoir se déplacer. En répétant ces actes il développe son ouïe et son toucher de façon stable et ordinaire. Il a créé un habitus au point qu'il n'a plus autant d'efforts à faire pour entendre ou sentir avec les mains, cela se fait tout seul.
Ainsi tous les exercices qui développent la sensibilité au-delà de la finalité de la sensibilité, c'est à dire au-delà de son ordre à l'intelligence, développeront une médiumnité. Le domaine de la sensibilité chez l'homme est complexe si bien que la médiumnité peut prendre des couleurs très différentes selon la faculté sensible qui est développée. Le point commun cependant à toute médiumnité dans ce domaine est le développement de l'imagination et de la cogitative.
La cogitative n'est pas la faculté de cogiter, mais une faculté spéciale qui permet de sentir le milieu dans lequel on est. Chez les animaux, cette faculté s'appelle l'estimative. L'agneau par exemple voit le loup et s'enfuit, parce que grâce à son estimative il sent que ce qui est là en face de lui, est contraire à sa nature. Chez l'homme l'estimative est appelée cogitative.
Il y aurait sans doute beaucoup à dire sur les pratiques qui développent la médiumnité. Certains chrétiens, bien intentionnés et pieux, développent une médiumnité sans s'en rendre compte. Par exemple celui qui cherche toujours dans la prière à vouloir ressentir que Dieu est là, que Dieu l'aime etc... va développer une médiumnité. De même, celui qui fusionne affectivement pourra développer une médiumnité. L'attitude fusionnelle est typique du médium, même si tous ceux qui fusionnent ne sont pas tous médiums.
La confusion du spirituel et du sensible entraîne beaucoup de développement médiumnique. Tout ce qui touche de près ou de loin au New-Âge repose sur le développement médiumnique sans le dire. On y apprend à entrer en contact avec les forces de la nature, en harmonie avec les énergies de l'univers, etc... La nature physique n'est pas spirituelle. Entrer en fusion avec la nature pour ressentir ses harmonies, c'est nécessairement développer une médiumnité.
J'oserai dire par l'expérience des personnes rencontrées, mais il faudrait voir de plus près selon les activités qui y sont proposées, que toutes les techniques de méditation transcendantales et orientales rendent médium. Et sur ce point, vous aurez l'avis du Père Verlinde qui, pour l'avoir vécu et analysé de près est spécialiste en ce domaine.
Évidemment, toutes les pratiques occultes présupposent la médiumnité. Depuis le magnétisme et toutes sortes de techniques de guérison à distance (comme le Reiki) en passant par la radiesthésie, la voyance, le spiritisme, toutes sortes de magies, etc...
On peut également devenir médium parce qu'on aura été magnétisé. Toutes les pratiques paramédicales qui touchent aux énergies avec violence risquent de rendre médium. Ici tout dépend de celui qui soigne et de celui qui est soigné, par exemple si le donneur est très donneur ou médium, si le récepteur est très récepteur parce qu'il coopère de toutes ses forces.
La drogue rend médium, parce qu'elle développe avec violence l'imaginaire et de façon non finalisée.
Tout le monde du virtuel peut rendre médium à partir du moment où l'on en fait un absolu, où l'on fusionne avec le virtuel.
On pourrait sans doute trouver encore beaucoup de causes à la médiumnité, mais il me semble que j'ai donné les plus courantes aujourd'hui.

4 - QUELS SONT LES EFFETS DE LA MÉDIUMNITÉ?

Le développement médiumnique donne des pouvoirs qui sont au point de départ naturels, mais qui deviennent la plupart du temps rapidement occultes, démoniaques.
Ces pouvoirs se déclinent selon la faculté sensible qui est développée. Toutes les facultés sensibles étant d'une certaine manière connexes dans l'imaginaire, qui est la faculté de synthèse de la sensibilité, tous les médiums ont une faculté imaginative très développée. Ceci entraîne une difficulté de concentration énorme. Un médium ne peut plus lire du tout parce qu'il décroche à la première ou à la deuxième phrase, soit au contraire, il est tellement absorbé par fusion à sa lecture qu'il peut lire plusieurs heures de suite sans voir passer le temps car il est tout entier dans ce qu'il lit. Cette fusion ne lui donne aucune intelligence de ce qu'il lit. C'est pourquoi, il ne s'agit pas du tout de concentration - qui est spirituelle - mais de fusion.
L'imaginaire lié à la vue donne le pouvoir de voyance. Cela se manifeste par des flashs que la personne reçoit, soit qu'elle recherche ces flashs dans une pratique de voyance, soit qu'elle ne les recherche pas. Les flashs peuvent venir sans crier gare! Ils peuvent très bien correspondre au réel. Quand les flashs ne sont pas recherchés, ils concernent en général des personnes proches, et sont comme des prémonitions. Quand les flashs sont recherchés, ils arrivent par fusion avec la personne sur qui on pratique la voyance.
Lorsque la cogitative est développée de façon médiumnique, elle donne le pouvoir de ressentir les lieux, les objets, les personnes. Le voyant s'en sert également pour discerner.
Il semble que l'imaginaire médiumnique lié à l'ouïe donne le pouvoir de télépathie. En effet, l'ouïe est la faculté du son et faite ultimement pour la parole humaine, car celle-ci est le son le plus qualitatif. Il faudrait chercher si la cogitative médiumnique liée à l'ouïe ne donne pas aussi le pouvoir de prémonition par rapport aux catastrophes naturelles. Car la cogitative est la faculté de ressentir le milieu qui, pour nous, est l'univers physique. L'ouïe est faite pour goûter au silence de la nature, son repos. Le silence absolu de la nature n'existe pas car celle-ci est en perpétuel mouvement. Le rythme naturel est harmonieux et engendre un son spécifique à la nature. Une disharmonie grave et brutale casse ce son naturel et peut être perçue par le médium bien à l'avance.
On pourrait chercher ainsi d'autres combinaisons médiumniques pour discerner les différents pouvoirs. Il me semble que le spiritisme allie les développements médiumniques de l'imagination et de la cogitative.

5 - QUEL DISCERNEMENT POSER PAR RAPPORT À LA MÉDIUMNITÉ?

Selon le discernement théologique que nous avons posé, la médiumnité est directement contraire à la personne humaine. C'est le type du développement de la nature humaine non finalisé. Pourquoi, et en quoi, peut-on dire qu'il n'est pas finalisé?
C'est justement là qu'est la pierre d'achoppement. La plupart des gens de bonne foi prétendent mettre leur pouvoir au service du prochain. Grâce aux prémonitions, on peut prévenir des catastrophes, des accidents. Grâce à la voyance, on peut aider les gens à prendre de bonnes décisions, grâce au magnétisme, on peut guérir des gens déclarés incurables par la médecine, etc... On voit très bien toutes les objections que nous entendons tout le temps.
Quel est le critère de discernement? Est-ce l'efficacité du bien que l'on peut faire? Au plan chrétien, la réponse est nette et c'est non. Nous savons en effet que le démon est capable d'accomplir des prodiges, de faire des prophéties. Le démon a toujours eu ses prophètes dans la Bible. Il va même jusqu'à pousser le vice à chasser des démons. Les juifs accusent Jésus de chasser les démons par Béelzéboul, ce qui prouve qu'ils ont eu l'expérience de cela et d'ailleurs Jésus ne dit pas que c'est impossible. Peut-être certains d'entre nous ont été témoins qu'une personne possédée par plusieurs démons sera délivrée en partie par les démons plus puissants qui chassent les plus petits espérant peut-être pouvoir garder la place ou par vanité. Si le démon est capable de bien, ce n'est pas bien sûr gratuitement, mais pour la séduction des âmes, dont il faut bien le dire, la plupart des médiums sont du nombre.
Peut-on faire du bien au prix de la destruction de la personne? Si la médiumnité implique la destruction de la personne parce qu'elle empêche le développement de la nature humaine vers la personne, ce n'est sûrement pas un bien.
Ajoutons que la médiumnité impliquant le développement de la nature contre la personne, le médium devient connu du démon. C'est pourquoi les pouvoirs médiumniques naturels se transforment assez rapidement en pouvoirs occultes démoniaques. Un médium qui voit tout d'un coup ses pouvoirs considérablement accrus peut être sûr d'être déjà malheureusement infesté par le démon. Un autre critère de l'infestation démoniaque qui peut aller jusqu'à la possession est que le médium ne veut pas renoncer à ses pouvoirs.
« Charité bien ordonnée commence par soi-même », n'est pas un dicton mais une conclusion théologique. Un aveugle peut-il conduire un autre aveugle? Ne tomberont-ils pas tous les deux dans le même trou?
Je voudrais ajouter un discernement qui me semble important. La médiumnité est-elle un charisme? Quelle différence faire entre un charisme et la médiumnité? Tous les deux manifestent certains pouvoirs qui semblent surnaturels, surtout quand le médium est infesté et que ses pouvoirs sont augmentés. Le charisme n'est pas un signe de sainteté et peut être donné aussi bien à un brigand. Nous en avons des exemples dans la Bible. Le discernement ne peut donc pas se faire à partir du sujet qui a ce pouvoir, à partir de la sainteté du sujet. Il faut donc dire que la médiumnité est un habitus, alors que le charisme n'est pas permanent. Celui qui affirme qu'il a le charisme de guérison et qu'il peut l'utiliser quand il le veut est un médium et non charismatique. De même pour celui qui prétend avoir le charisme de science, de connaissance, de discernement des esprits, etc... Est-ce du charisme ou de la voyance ou même du spiritisme? Il me semble qu'il y a là aujourd'hui beaucoup de confusion dans un certain type de Renouveau Charismatique.

6 - COMMENT AIDER UN MÉDIUM?

Un médium infesté ou possédé du démon est très difficile à délivrer, car la médiumnité constitue une porte ouverte pour la raison que nous avons dite: le démon connaît le médium et peut agir sur lui. Nous avons remarqué que le démon ne pouvait pas atteindre l'âme spirituelle parce qu'elle est créée par Dieu. Par contre, il peut atteindre la sensibilité si celle-ci n'est pas finalisée, ce qui est le cas du médium. Le démon peut donc tromper le médium dans son ressenti. Il faut donc que le médium ne se fie pas à ce qu'il ressent.
La première chose importante est de rendre lucide le médium sur sa médiumnité et lui expliquer ce que c'est, pour qu'il comprenne qu'il doit la perdre et pourquoi il doit la perdre. Pour cela, il est bon de décrire tous les symptômes du médium de telle sorte qu'il se reconnaisse facilement et vous accorde sa confiance, parce qu'il verra que vous dites des choses vraies sur ce qu'il vit et que vous lui apporterez la lumière sur les phénomènes que jusqu'alors personne ne lui expliquait.
La deuxième chose est de donner l'explication philosophique très simple, à partir d'exemples, pour augmenter sa confiance en vous et qu'il voit que ce que vous lui dites n'est pas de l'intuition ou à partir de la médiumnité, mais une réflexion intelligente. Il faudra insister sur les effets négatifs de la médiumnité et sur l'appauvrissement de la vie de l'intelligence que cela représente. La vitalité de tout homme étant limitée, le développement médiumnique ne peut se faire qu'au détriment de la vie de l'intelligence, d'où la difficulté de concentration dont nous avons parlé. En effet, quand vous direz au médium qu'il vaut mieux perdre la médiumnité, ce ne sera pas facile à recevoir!
La troisième chose est d'expliquer comment on peut perdre la médiumnité. La médiumnité étant un habitus, on perd un habitus en ne l'exerçant plus. Au contraire, plus on l'exerce, plus l'habitus s'enracine dans le médium et plus on ouvre la porte au démon. Toutefois, perdre l'habitus en ne l'exerçant plus n'est pas suffisant car l'habitus médiumnique, comme tout habitus, demeure présent de façon latente et tout exercice médiumnique, même après un grand temps d'abstinence, réveille la médiumnité très rapidement. Une autre manière de perdre l'habitus médiumnique est de créer un habitus qui lui est contraire. Je donne un exemple pour montrer que cela est possible. L'aveugle qui crée l'habitus de l'ouïe et du toucher, a pu le faire parce que sa volonté a mobilisé sa vitalité où il le voulait. Cela signifie que la volonté a la capacité d'orienter le capital de vie où elle veut. Dès lors, en le mobilisant dans l'intelligence, faculté de l'âme spirituelle, elle créé l'habitus de réalisme. Le capital de vie étant limité, l'habitus du réalisme de l'intelligence va se faire au détriment de l'habitus de la vie sensible. L'intelligence est la faculté du réel. Créer cet habitus se fait en multipliant les actes de l'intelligence qui sont des actes de réalisme, pas de raisonnement! Au contraire, le raisonnement où l'intelligence est liée à l'imaginaire risquerait fort de faire retomber le médium dans sa médiumnité.
L'exercice le plus simple de l'intelligence est la présence au réel, non pas la conscience de cette présence, mais la présence toute simple. Normalement, il n'y a pas d'effort particulier à faire pour être ainsi éveillé dans son intelligence. Il faut surtout veiller à ne pas être absent. C'est pourquoi, il faut repérer les lieux où le médium sera dans sa médiumnité au lieu d'être dans son intelligence. Ce sont tous les lieux où le médium a tendance à partir imaginativement ailleurs. Lorsque le médium fusionne, il n'est plus présent au réel. L'intelligence au contraire discerne que ce qui est, est. C'est-à-dire qu'elle affirme l'exister de ce qui est comme autre que le sien propre. Affirmer « ceci existe », c'est affirmer que ceci a son être qui n'est pas le mien. Cet acte de l'intelligence est directement contraire à l'attitude fusionnelle où au contraire je fais corps avec l'autre. la fusion enlève imaginativement la distance avec l'autre.
Les lieux où le réalisme se perd chez le médium sont tous les lieux où le médium n'est pas tant pris par ce qu'il fait qu'en même temps il peut être ailleurs. Ceci concerne toutes les activités très ordinaires que l'on répète tous les jours. Un autre lieu très courant est la nature ou les églises, ces lieux que le médium affectionne particulièrement, parce qu'il a l'habitude de fusionner pour se recharger parfois sans s'en rendre compte. Un autre lieu est la relation personnelle. Puisque le médium attire à lui toutes les personnes en difficulté et qu'il fusionne avec elles, il exerce sa médiumnité. Dans les relations personnelles, il doit apprendre à mettre de la distance avec l'autre: l'autre, c'est l'autre, et moi, c'est moi, pas de mélange. On pourrait dire la même chose dans cette relation personnelle avec Dieu qu'est la prière et spécialement dans l'adoration du Saint Sacrement. Je conseille toujours au médium de prier les yeux ouverts et de ne pas fermer les yeux, car fermer les yeux rend difficile la présence. Au contraire garder les yeux ouverts aide le médium à bien être présent dans sa prière. Par contre, fixer trop longtemps le même objet des yeux fait perdre la présence. C'est pourquoi à l'adoration du Saint Sacrement, il est bon de regarder l'Eucharistie, mais sans la fixer trop car autrement on perd la présence et on retombe dans la médiumnité en l'exerçant, donc en la développant.
Enfin, il faut signaler que certains démons peuvent essayer d'empêcher la perte de la médiumnité. À ce qu'il paraît, ces démons s'appellent des Devas. Je n'ai pas pu développer les rapports entre les chakras et la médiumnité, mais il y a une corrélation étroite entre les deux. Je vous ai donné le regard philosophique alors que les chakras font partie du regard des religions de l'Inde. Ces démons Devas justement agissent sur les points chakras pour empêcher la fermeture de ceux-ci.
Dans ce cas où les démons Devas sont présents, il faut procéder à une prière de libération.
Enfin, je déconseille à un médium d'aller dans des groupes du Renouveau pour participer aux charismes. En effet, ces groupes suscités par l'Esprit Saint sont faits pour pêcher de gros poissons, des gens qui souvent sont assez chargés, quelquefois infestés par le démon. Quand un médium va dans de tels groupes pour participer aux charismes, il doit s'ouvrir à l'influence de l'Esprit Saint. Malheureusement, un médium ne sait pas faire la différence entre une ouverture spirituelle à l'Esprit Saint et une ouverture médiumnique. Je ne suis pas sûr du reste qu'on puisse tellement concrètement n'ouvrir que sa vie spirituelle sans s'ouvrir également sensiblement. Un médium qui ouvre sa médiumnité peut donc ramasser les démons qui sont présents sur les autres personnes chargées qui sont venues à la prière. Il faut faire attention au fait que pour participer aux charismes, il faut être très finalisé dans son être personnel. J'ai vu des cas, malheureusement, où des médiums, ou bien des gens à tendance médiumnique, se sont fait prendre par le démon dans des groupes du Renouveau.

CONCLUSION

Il est certain que la médiumnité est très répandue aujourd'hui. Le regard de sagesse sur la créature nous montre tout de suite que la médiumnité est contraire à l'intention de Dieu sur la personne. Dieu crée l'âme spirituelle pour que l'homme se gouverne à partir d'elle, car c'est par elle que l'homme peut découvrir et rejoindre son Dieu. Faire miroiter les pouvoirs que donne la médiumnité sous prétexte de philanthropie, n'est-ce pas assez pervers? Notre culture du virtuel où les jeunes sont soumis à l'informatique de façon intensive, aux jeux vidéos, développe une médiumnité, car cela arrive à l'âge où normalement devrait se développer l'intelligence et celle-ci en est empêchée par le culte du virtuel.
As feridas da infância que se multiplicam hoje em dia por causa dos casais que se separam, desenvolvem muitas vezes uma mediunidade pois o sofrimento faz com que a pessoa se volte para si mesma e para a sua  sensibilidade.
Les paramédecines à base de manipulation énergétique développent la médiumnité aussi bien pour ceux qui pratiquent ces médecines que pour ceux qui en sont les « bénéficiaires »!
Le clou est de faire croire que la médiumnité donne accès à une vie mystique authentique! N'est-ce pas le mensonge du père du mensonge? Le mensonge de celui qui est homicide depuis le commencement?
Je me demande si nous ne touchons pas là, à travers la médiumnité, une caricature démoniaque du sacerdoce royal des fidèles? Le sacerdoce est une médiation au plan spirituel, que nous pouvons tous exercer grâce à la charité qui est un habitus. Une médiation non finalisée au plan d'une hypersensibilité n'est-elle pas une caricature démoniaque? Nous savons que le démon caricature tout ce que fait Dieu, il n'y a qu'à lire le livre de l'Apocalypse pour s'en rendre compte. N'oublions pas que le démon a fait chuter Adam et Ève et l'exercice d'une fausse charité fraternelle. Il s'agissait du salut, devenir comme des dieux en mangeant du fruit de l'arbre de la connaissance du bien et du mal par un acte purement humain et non surnaturel: cueillir un fruit de l'arbre.

Père Paul-Marie de Mauroy, f. j.
extrato de « La prière de délivrance et d'exorcisme - le discernement - Actes du colloque de fatima 2005 - International Association for Delivrance. ». © Editions Bénédictines (Editions laïques et chrétiennes qui doivent leur nom au lieu où elles sont implantées). N° ISBN 2-84863-035-3